Dès que votre regard se porte sur ces images, vous êtes invité à les traverser pour entrer dans mon imaginaire.
Quel Brol ...
Quel brol ! ! !
« Est-ce que tout ceci est de la photo ou pas ? »
C'est tout la question ontologique de la photographie,
La photographie est née ambiguë ...
André Bazin, dans son Ontologie de l’image photographique, définit la photo comme un art purement mécanique, dont la main de l’homme se trouve exclue dans la genèse, dans la construction, de l’image.
Ce point de vue réduit la photographie à une pratique qui s’appuie sur les Sciences : chimie, d’optique, physique, géométrie, de réfraction et trigonométrie et mécanique...
La photographie est alors un art purement mécanique, un enregistrement mécanique de la réalité qui dispense le photographe de tout intention subjective puisqu’il vise l’exacte reproduction du réel.
D’autre part on peut aussi reconnaitre au photographe une certaine maitrise sur l’image qui sera dès lors modulée par ses choix (quel objectif, quel diaphragme, quel choix de cadrage….) et dès lors on entre dans le domaine artistique puisque on reconnait que l’auteur forme une réalité photographiée conforme à son regard, lui-même résultant de tous ses choix.
Reconnaître cela nous engage sur une voie exigeante puisqu’elle nous impose de prendre conscience que notre façon de photographier n’est pas anodine.
Et cette prise de conscience nous pousse à comprendre en quoi notre pratique n’est pas anodine ce qui constitue une invite permanente d’auto explication. Au fur et à mesure ces « auto-explications » nous permettent de fixer des repères récurrents qui définirons notre propre « marque de fabrique »
Et je pense qu’on a pas besoin d’être des rock stars de la photo pour peaufiner sa marque de fabrique. On peut tous faire cela et c’est aussi cette recherche qui nous porte et nous pousse à continuer à faire des photos.
Ceci dit, je n’ai pas vraiment répondu à ma question initiale : « Est-ce que ce que je vous présente ici est de la photographie ou pas…»
Roland Barthes explique que la photographie a un lien puissant avec le réel puisqu’on ne peut pas photographier quelque chose qui serait immatériel.
Évidemment, je ne saurais pas photographier une pensée, une évocation, un concept ...
C’est ce lien puissant entre la photo et la réalité qui distingue fondamentalement la photo de la peinture. La photo pour exister a besoin de la réalité, le peintre non (il peut peindre un château inexistant, un paysage imaginaire, un visage qui n’existe pas...)
Vous me voyez venir... est-ce que ceci est de la photo ou pas
Ben oui parce que je restitue la réalité, ou des morceaux de réalités
Ben non parce que tout ceci est bien du registre de l’imaginaire
Un jour j’ai visité le Mu.Zee d’Ostende et un espace était dédié au jeunes artistes de la région. Et j’ai été très frappé par l’extrême fantaisie de leurs production.
Et je suis toujours poussé dans le dos par cette envie de fantaisie.
Dès que votre regard se porte sur ces images, vous êtes invité à les traverser pour entrer dans mon imaginaire.